vendredi 22 novembre 2013

Le_neptunien ... en Espagne ! J+82

Le dernier … El último … The last one … Quelle que soit la langue, j’arrive pas à le réaliser !

Un vendredi pas comme les autres et ce sur tous les plans. Tout d’abord, j’ai décidé de stresser pour les autres aujourd’hui. Après tant de semaines de révisions, tant de prises de tête, tant de corrections et d’explications, le grand jour est arrivé ! Non, pas pour moi, mon petit examen de pacotille était hier mais ce n’est rien comparé à l’effort herculéen que mes Asiatiques vont devoir fournir aujourd’hui pour briller au DELE (« Diplôme Espagnole de Langue Etrangère » [pratique, c’est les mêmes lettres en espagnol], pour ceux qui se posent la question depuis une semaine en ayant la flemme de revenir en arrière ou demander à l’ami Google). Oui, les deux Japonais et les deux Coréens qui, avec moi, composaient la classe de « B1 avancé », vont aujourd’hui à l’abattoir pour un examen qu’ils préparent depuis neuf mois. Enfin, je leur souhaite de ne pas se faire tuer ! Neuf mois de travail qui vont se résumer à quatre d’heures d’examen. Concrètement, il y a une partie de compréhension de lecture, une de compréhension auditive, une d’expression écrite et une dernière d’expression orale. Avec eux, deux des quatre filles de B2 passe aussi leur DELE, au niveau du dessus donc.

Là, si vous avez bien lu, vous devriez vous doutez arrivé là que les cours vont être un peu chamboulés aujourd’hui. Non pas que les cours particulier soient pour me déplaire mais disons que ce n’est pas prévu dans le « contrat » … Comme, dans le niveau supérieur, elles ne se retrouvent qu’à deux, les profs ont la bonne idée de fusionner les classes. Niveau B2, moi ? Whouaou … bon, on s’accroche ! Pas pire qu’avec ma famille ou mes Latins !

Niveau supérieur veut dire plus dur mais veut aussi dire sujets différents. Oui, ils leur arrivent de faire de la pure grammaire ou du vocabulaire en colonne mais c’est assez rare. L’avantage c’est que justement ils (et bientôt on) parlent encore plus de tout et de rien. Aujourd’hui : Les Luthiers. Non, on s’amuse pas à fabriquer des instruments de musique ! Les Luthiers est un groupe de comiques loufoque et/ou burlesque plutôt pas tout jeune venu de Colombie ou d’Argentine et qui font majoritairement des jeux de mots. En fait, ils me font un peu penser aux Frères Ennemis, dont je regrette de ne pas avoir plus de possibilité de les écouter (et de les comprendre aussi, en fait …). Donc concrètement, oui, on a passé trois heures (deux cours) à se fendre la poire ! En espagnol, on a le droit, non ?!

Dernier jour, dit détente comme on peut le constater mais aussi au-revoir. Et ça, par contre, c’est moins drôle … Et on ne le veut pas … Et on repousse le moment le plus possible … Et ça se finit au bar du coin ! Faut dire qu’ils nous ont viré de l’école aussi, et avant même qu’on commence à boire ! Non, sérieusement, l’école fermait exceptionnellement plus tôt ce jour là et nous étions plusieurs à ne pas vraiment vouloir partir et/ou à attendre quelqu’un à qui nous avions justement donné rendez-vous à l’école car on savait qu’elle restait ouverte … Cherchez l’erreur !

Mon excellente diplomatie entrant tout de suite en fonction quand il s’agit d’aller boire un verre, j’obtiens même le succès de faire venir les deux profs présents ce jour. Notre petit groupe d’une huitaine se retrouve donc au bar et, petit à petit, l’heure passant, les derniers se disent au-revoir et/ou à lundi peu après que mon rendez-vous à moi n’arrive. J’adore quand un plan se déroule sans accros !

Emma me rejoint donc et je l’emmène prendre la dernière salade composée de ma saison, sur place cette fois ! Une salade comme toujours bien copieuse à base de pâte. Nous parlons, de tout, de rien mais surtout des pièges du français mixé avec l’espagnol. Il y a quelques jours, j’ai voulu utiliser un mot français en l’espagnolisant … mais je suis encore tombé sur un faux-ami. La traduction n’avait pas vraiment le même sens et mon interlocuteur en a été quelque peu surpris ! Là, nous débattons avec les mots « entendre », « écouter » et « comprendre » qui peuvent avoir un sens équivalent en espagnol mais se traduisent par les mots « oir », « escuchar » et « entender » (dont vous reconnaîtrez sans difficulté les équivalents éthimologiques). S’ensuit le même exercice avec « embêter », « frapper » et « molester » qui se traduisent par « molestar » (sic), « golpear » qui me parle en français mais impossible de retrouver un équivalent …, (NDR: Menfin c'est évident: 'galoper' !) et « maltratar ». Bon, c’est décidé, quand je rentre, je m’offre des cours d’éthimologie ! (NDR: Cours n°1: ça s'écrit 'étymologie' !)
Pour la suite l’après-midi, nous rejoignons Sol (en le cherchant vainement) puis continuons jusque chez moi pour récupérer les bagages que je souhaite lui laisser. Six kilomètres dans un sens puis trois autres dans l’autre pour retourner sur Sol pour prendre un verre … de chocolat chaud. Là, nous tuons le temps (le pauvre … ) en continuant notre analyse linguale puis, en bonne prof de jeunes enfants, elle m’apprend des jeu faciles mettre en place qui ne demandent qu’un ou deux stylos et du papier. J’aime !!

La soirée approche et mademoiselle doit rentrer. Moi, un connaissance Ingressienne locale vient récupérer quelques clefs et le temps se venge en se mettant à courir … et zut, les Asiatiques m’attendent ! Heureusement que je peux prétexter un proximité avec l’Espagne pour justifier mon petit retard :p.

Nous nous retrouvons donc comme je l’avais souhaité pour nous dire au-revoir. Un petit restau tranquille suivit d’un verre en attendant les autres, puis d’un autre verre ailleurs et les autres n’arrivent pas. Il est minuit, j’ai passé une super soirée avec eux (et ne souhaite pas vraiment aller en boîte avec les autres qui n’arrivent toujours pas même si j’aurai bien voulu leur dire au-revoir …). Un au-revoir à ma petite Kanita qui se transforme en esquimo, à Testu qui va d’ailleurs bientôt rentrer au Japon lui-aussi, à Amélia qui m’a même fait un cadeau ce soir (une carte de visite !! :p) et à Joaquín qui dit avoir beaucoup appris de moi mais de qui je pourrais dire la même chose. Un au-revoir, oui, mais un au-revoir que nous ne pouvons prononcer et, en désespoir de cause, nous le transformons en promesse de se revoir. Si seulement ces promesses pouvaient être réalité. D’un côté, une partie de moi s’évertue à me « protéger » en m’obligeant à constater que les probabilités sont quasiment nulles. D’un autre côté, ce « quasiment » fait toute la différence et l’espoir naît … Si seulement …

Que s’est-il passé ? Je ne le saurai jamais, je ne peux que l’imaginer ou transcrire mon ressenti. Au moment de nous séparer, moi à pied et au en métro, Joaquín me demande s’il peut m’accompagner. Les deux kilomètres que nous passons à marcher côte à côte sont, je l’avoue, plutôt émouvants. Lui qui reconnait ouvertement être arrivé ici avec une façon de penser complétement fermée au monde nouveau, avouant qu’il a découvert beaucoup en Espagne. J’en suis peut-être l’un des exemples les plus flagrants et son bonheur est contagieux. Oui, il est heureux de s’être ouvert au monde … Je l’envie de toute mon âme d’avoir un jour ce sentiment.

On a toujours peur de ce qu’on ne connait pas et on transforme cette peur en rejet voire en violence. J’espère être protégé à jamais de cette attitude. Vaincre sa peur et accepter l’autre, pour le connaître et pour fait un bout de chemin avec est peut-être, l’idéal de vie que je veux suivre.

@ demain (enfin, tout à l’heure !)

1 commentaire:

  1. Ben... bon voyage !!! Mais tu seras arrivé quand tu liras ça :-) Tropi

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